L’amélioration des technologies électroniques et informatiques sans fil, téléphone mobile et/ou Internet a rendu possible le travail en ligne (ou bien hors ligne) en principe quel que soit l’endroit ou l’on se trouve dans le monde. Générant un nouveau phénomène, les travailleurs sans bureau fixe.
Jusqu’à présent, le travail à distance au sens large, était l’apanage des élites du monde des affaires et de l’entreprise. Globalisation économique oblige, ces travailleurs ont exercé leur activité professionnelle partout dans le monde depuis des aérogares, gares, hôtels où ils transitaient.
Désormais, ce sont les travailleurs du secteur tertiaire qui sont invités à télétravailler, mais depuis leur domicile. Se pose toutefois la question de savoir s’ils ont la possibilité de travailler ailleurs que depuis leur domicile ? Pas si certain. En effet, tous les secteurs économiques ne s’y prêtent pas et, en outre, les employeurs en Europe, dans leur grande majorité, y sont plutôt hostiles.
Le travail nomade reste donc un choix pour certaines catégories professionnelles, ceux qui exercent en freelance, ceux qui écrivent des livres, des articles, les entrepreneurs du Web créant des boutiques en ligne et vendant des produits digitaux, les influenceurs de tous poils, les consultants, les codeurs, les communicants…
Le nomadisme des plus jeunes pris en compte
Les travailleurs les plus jeunes, quel que soit leur statut – salarié ou indépendant – et qui exercent dans ces secteurs l’ont bien compris et cherchent à travailler dans l’espace géographique de leur choix, territoire national, européen et/ou à l’international, vagabondant si possible entre différents lieux.
Aidés en cela par de nombreux pays qui, pour renflouer leurs comptes, leur proposent depuis quelque temps déjà, des visas vacances-travail.
Parmi ces pays, le Canada, réputé l’un des pays le plus accueillants au monde et grand centre technologique, y occupe la 1èreplace : débit Internet rapide, top de la recherche de l’emploi à distance ; suivi par le Royaume-Uni qui propose outre un niveau de vie élevé, un grand volume d’emplois à distance.
À la 3e place se trouve la Roumanie, laquelle représente l’un des marchés des techniques de l’informatique à la croissance la plus rapide d’Europe centrale et orientale. Le coût de la vie y est très bas, les forfaits de lignes fixes à haut débit super rapides. La Suède, le Danemark, la France, les Pays-Bas, l’Australie, la Suisse et l’Allemagne sont également des pays qui offrent aux cols blancs un accès de qualité au Web, des espaces de coworking, des cafés équipés de WiFi…
Le travail du futur ?
Y a-t-il un avenir pour le travail nomade ? Nul ne saurait le dire à ce jour. Toujours est-il que les travailleurs nomades sont de plus en plus nombreux. Ils forment une communauté de gens, hyperconnectés, qui échangent via des blogs, des forums, Facebook.
Il existe même des conférences qui leur sont dédiées comme DNX Festival (Berlin), Digital Nomad Starter (Paris), Nomad Summit (Cancun) et qui leur offrent la possibilité d’aller à la rencontre des gens de leur communauté. Ils disposent également de sites d’emplois qui leur sont réservés comme Weworkremotely ou Remoteok.
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les Digital Nomadsn’entendent pas rester isolés, leur survie économique en dépendant, mais aussi, à certain égard, leur bonne santé mentale. Travailler loin de tout repère n’est pas chose facile.
Ils pratiquent également le coworking et le coliving lorsque les conditions sanitaires le permettent. En 2020, on a estimé à 26.000 le nombre de ces espaces et à 4 millions les membres qui les fréquentent.
Pour autant, travailler sans bureau fixe comporte des contraintes qui ne sont pas à négliger. À commencer par la masse de travail à fournir car on compte rarement ses heures dans le travail à distance.
Faire preuve de discipline, de flexibilité et de motivation est donc nécessaire mais n’est pas à la portée de tout le monde ; un Digital Nomadest quelqu’un qui se doit aussi de réussir à générer une source de revenus stable grâce à son activité en ligne ; et là, ce n’est pas forcément évident.
D’autres obstacles encore sont à prendre en compte comme le WiFi pas toujours performant malgré les effets d’annonce de certains pays qui, il faut bien l’admettre, font miroiter cocotiers et plages de sable blond.
Côté technologie, les limites de la téléphonie et de l’informatique nomades sont bien réelles : faible capacité des batteries et des mémoires, sécurité des infos échangées peu fiable dans la plupart des pays en voie de développement (pillage de données sensibles, par exemple), autant de problèmes qui vont assez souvent mettre des bâtons dans les roues de ces nouveaux travailleurs. Tout comme les demandes de visas et la bureaucratie qui en résulte peuvent tourner au cauchemar. Mieux vaut alors se limiter à la liste des pays cités par Forbespour un accueil friendly.
Ce monde qui émerge et qui ne dit pas son nom
D’un point de vue environnemental, ces nouveaux modes de vie au travail ne seront pas sans conséquences. L’augmentation de la fracture numérique, les effets de la consommation électrique sur l’environnement, la production de déchets électroniques que l’on ne sait pas éliminer, principalement en raison du coût élevé des technologies utilisées, les effets des champs électromagnétiques induits par l’omniprésence des systèmes sans fil… sont autant de dommages collatéraux que les États doivent prendre en compte dans les stratégies de développement du numérique.
Il est certain que les nouvelles générations ont bien l’intention de travailler autrement en s’appuyant notamment sur les TIC. Et probablement en les faisant évoluer. Relever les challenges qui s’annoncent s’avère une tâche compliquée.
La version originale de cet article a été publiée sur lesfrontaliers.lu
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